Le lac Rose, ou lac Rëtba pour les Wolofs, est une lagune côtière fermée, c’est-à-dire coupée de la mer, situé au Sénégal, à proximité immédiate de Dakar. Le « Lac » s’étend sur environ 3 km2, avec une profondeur faible. Ces eaux sont salées et ont une teinte rose en raison de la présence d’une algue microscopique.
Ce site touristique est l’un des plus visités du Sénégal. Il doit sa renommée à la teinte originale et changeante de son eau, mais aussi au rallye Paris-Dakar dont il constituait l’ultime étape.
L’extraction du sel est pratiquée dans le lac lui-même, de façon manuelle.
Le Lac Rose s’étend sur une surface d’environ 300 hectares, en 2005. Sa superficie a tendance à diminuer, elle est ainsi passée d’environ 4 km2 en 1987 à moins de 3 km2 en 2006, alors que la lagune originelle occupait probablement 15 km2.
Il forme globalement un ovale allongé sur environ 3 km2 selon un axe nord-est – sud-ouest, parallèlement à la côte, il s’étend sur une longueur de 3,85 km pour une largeur de 800 m environ. La surface toujours en eau est prolongée par une zone de marécage au nord-est dans la dépression qu’occupait la lagune antérieurement.
Le lac Rose est isolé de l’océan Atlantique par une barrière dunaire, fixée par des boisements de filaos, plantés dans les années 1970.
La lagune était autrefois connectée à l’océan Atlantique, la passe s’est refermée aux environs des xive siècle ou xve siècle, comblée sous l’effet de la dérive littorale et du déplacement du sable des dunes par le vent. Pourtant selon les villageois proches du lac, on y péchait encore du poisson au milieu du XXe siècle.
L’apport en eau douce vient majoritairement d’une lentille d’eau douce côté terre. L’évaporation importante entraine donc une hyper-salinisation de l’eau qui peut atteindre une concentration en sel de 463 g.
Le sel est exploité depuis les années 1970. Les hommes, dans l’eau jusqu’à la poitrine, cassent avec un piquet le sel déposé sur le fond avant de le ramasser à la pelle pour remplir des pirogues d’une capacité d’une tonne. Les femmes sont chargées de débarquer les pirogues et d’entasser le sel sur les bords pour le sécher et le blanchir au soleil6. Tous s’enduisent le corps de beurre de karité pour se protéger de la salinité corrosive. Le sel est destiné aux conserveries de poisson ou exporté.
Près de 1000 ramasseurs sont présents chaque jour, aux mois de juin et juillet, période à laquelle l’activité est la plus intense. La production annuelle est mal connue : elle atteindrait environ 24 000 tonnes pour TV5 Monde7, voire 60 000 tonnes selon Le Monde8.
Les travailleurs, souvent issus de l’immigration (originaires du Mali ou de Guinée), bénéficient d’une faible protection sociale. Le travail est pénible et précaire7.